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lundi 16 mars 2009

Mon combat (prochain)


Voici un article pour les fumeurs qui voudraient bien arrêter (80%), pour les non-fumeurs qui ne comprennent pas que les fumeurs n’arrêtent pas mais surtout pour moi, qui me prépare à gagner ma liberté. Et oui, j’attends que les beaux jours s’installent pour pouvoir évacuer ma rage en courant dans l’air pur.
Fumer tue. Oui-oui, on sait. Non, vraiment, on sait. La fumée inhalée contient des composés hautement toxiques : ammoniaque, arsénique, benzène, monoxyde de carbone, cyanure, DDT (insecticide maintenant interdit), plomb, formaldéhyde, polonium (élément radioactif)… La liste est de 4000, je ne vais pas l’énumérer. Enfin, on l’a compris, c’est super toxique. Tellement qu’on admire le corps des fumeurs à se défendre si bien, car on s’attendrait à les voir tomber raides dés la première bouffée. Il s’avère que ça prend un peu plus longtemps.
Fumer tue, mais pas seulement. Ça coute horriblement cher aussi, ça pue, ça exclue (quand on doit sortir fumer dans le froid alors que tout le monde s’éclate à l’intérieur), ça fait vieillir trop vite, c’est un exemple honteux à donner aux enfants et c’est un esclavage (quand on doit sortir à 22h00 en plein hiver, faire le tour de la ville pour trouver LE tabac qui est encore ouvert, car « non-non, c’est pas possible que ça attende demain »).
Tout le monde le sait, et surtout les fumeurs. C’est pourquoi, s’il s’agissait simplement d’une vilaine habitude, la plupart arrêterait. Mais voilà, le tabac c’est surtout une drogue, au sens stricte du terme : addiction chimique vraie (voir plus bas), symptômes de detox quand on arrête, et très fort taux de rechute (90% durant la première année d’arrêt, comme pour l’héroïne – enfin, si le tabac n’était pas en vente libre, ce serait peut-être moins facile de rechuter, hein !). Et ça, je ne suis pas sure que tout le monde l’ait su en achetant son premier paquet. En tout cas, pas moi.
Je me dis qu’à mieux connaitre son ennemi, on met les chances de son côté pour le vaincre. Et l’ennemi, c’est la nicotine. Ce n’est pas elle qui tue, mais c’est elle qui rend accro.
La nicotine, après avoir été inhalée, met 7 secondes à atteindre le cerveau. Là, elle augmente la libération de dopamine dans le système de récompense, ce qui cause sensation de plaisir et d’euphorie (c’est le point le plus addictif). Elle entraine également la libération d’épinéphrine et de norépinéphrine dans le système nerveux sympathique, ce qui a pour effet d’augmenter le rythme cardiaque, le taux de sucre dans le sang et la pression artérielle et d’accélérer la respiration. D’où l’effet stimulant de la cigarette. A plus forte dose (si on fume plus « fort »), on a libération de sérotonine et d’endorphine, qui au contraire ont pour effet de calmer, de relaxer profondément et même d’atténuer la douleur (comme les opiacés, en moins costaud quand-même). Les quantités de neurotransmetteurs libérés sous l’action de la nicotine (dopamine surtout) sont anormalement importantes. Le cerveau tente donc de compenser cet excès en diminuant sa production. Hélas, la nicotine est puissante, et les quantités de dopamine chez un fumeur sont bien plus importantes que chez un non-fumeur. De plus, un petit additif de génie (dont je tairai le nom barbare) trouvé dans les cigarettes, oblige le cerveau à s’équiper de plus de récepteurs, ce qui le rend plus sensible à la dopamine. Mmmmh ! Plus de dopamine dans un cerveau plus sensible, c’est vraiment plus de plaisir et d’euphorie ! Avec le temps, on s’habitue et on a simplement besoin de la nicotine pour avoir une dose « normale » de dopamine.
Donc, on l’a compris, quand on arrête, c’est le trou noir de la dopamine dans le cerveau, entrainant état dépressif, irritabilité aigue, nervosité, besoin intense de bouger, insomnie (et quand on arrive à s’endormir, on rêve qu’on fume en cachette –c’est du vecu) et surtout, on ne pense qu’à ça et on se bat toute la sainte journée pour oublier toutes les bonnes raisons qu’on a de s’en allumer une « dernière ».
Le cerveau met plusieurs mois à rééquilibrer sa balance chimique et à rétablir un niveau normal de dopamine (la durée est variable d’une étude à l’autre, mais beaucoup s’entendent sur 3 mois). Malgré tout, la normale naturelle ne sera jamais la hauteur de la normale d’un fumeur. C’est pourquoi un ex-fumeur aura TOUJOURS envie de fumer, pour atteindre son ancien niveau de dopamine, peu importe depuis combien de temps il a arrêté. Il aura appris à gérer son envie et se sera habitué à sa nouvelle vie, mais voir quelqu'un s’en griller une, par exemple, peut facilement réveiller une envie interdite. C’est pourquoi beaucoup d’ex-fumeurs sont plus intolérants que la moyenne envers les fumeurs : c’est assez difficile comme ça, sans en plus se faire narguer !
Le cauchemar ne dure pas toute une vie, rassurons-nous. Les 3 premiers mois, ceux de la detox, sont les plus difficiles. Puis il faut passer le cap de la première année et faire partie des 10% qui ne rechutent pas. Apres 2 ans d’abstinence, le risque de rechute tombe sous les 4% et sous les 1% après 10 ans. Et pour se motiver, rien de tel qu’une feuille de route qui nous rappelle à quel point on devient en meilleure santé avec chaque jour qui passe.
Bon voila, une LN avertie en vaut deux. Y’a plus qu’à attendre les beaux jours…

Références :
http://en.wikipedia.org/wiki/Nicotine
http://www.quitsmokingsupport.com/
http://www.hbns.org/newsrelease/relapse2-27-02.cfm

3 commentaires:

  1. Les beaux jourssont là non!?! ça y est!!!
    Bon courage mon LN, ça sera dur mais tu vas y arriver!!! Pour ton bébé, une maman en pleine forme qui ne sent pas le tabac, ça, c'est le bonheur!!!
    bisous, tiens nous au courant alors!

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  2. Pas tout a fait... mais bientot, oui. J'ai peur. Je vais avoir besoin de soutient...

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  3. je veux bien te harceler, euh, te soutenir si tu veux...

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